Compte rendu de visite au Japon

J’ai terminé il y a deux semaines un séjour professionnel au Japon, pendant lequel j’ai pu être un peu en contact avec le monde du Shogi durant le week-end.

Courses pour le Shogi

J’ai fait des achats persos et pour la Fédé par internet et lorsque j’ai vu la pile de cartons dans ma chambre d'hotel j’ai cru que je n’allais pas m’en sortir (pendules, shogi Kumon, plateaux vinyle, présentoirs à pièces, argh…). Je suis allé en expédier pour Fabien (19 jeux Kumon) à la Poste centrale de Tokyo (la seule ouverte... et qui avait déménagée... argh...) en étant chargé comme une mule et j’ai fait la suite de mon voyage professionnel en étant moi-même chargé comme un désespéré. J'ai 5 pendules que je peux revendre à des clubs ou à des "fans" (il y aura un second sujet à ce propos).

Rencontre avec l’ISPS et Jacques PINEAU

6 membres de l’ISPS dont son président, et Jacques, et Manabu (ex ASP), et Kitao sont venus me rendre visite dimanche midi dans mon Hotel à Tokyo pour que l’on mange ensemble en parlant de la France, du Shogi et de l’ISF.

C’était assez protocolaire et une bonne partie des participants dont le Président de l’ISPS ne parlaient pas anglais. Ils sont très contents du goût français pour la culture japonaise (qu’ils qualifient de nouvel orientalisme, après celui du début du siècle), et de tout ce qui est fait pour la diffusion du Shogi en France et de l’ISF.

J’ai du commettre une bonne centaine d’erreurs de protocole, en rendant plus hommage à Jacques qu’à l’ISPS, en ne parlant pas assez au Chef ou en distribuant les petits cadeaux dans un sens non hiérarchique… et même comme cela cette immersion dans ce monde traditionnel japonais a été épuisant pour moi.

Ils m’on payé ma part du repas (alors que je pouvais émarger « grave » sur notes de frais) et ont offert à l’ASP un jeu « One piece » : le jeu de Shogi avec des caractères de Manga. A ce propos j’ai particulièrement apprécié la traduction par Jacques : alors que j’entendais très clairement dans un mélange d’anglais et de japonais qu’ils me donnaient « personnellement » ce jeu (prononcé plusieurs fois), Jacques a clairement traduit qu’il était offert « à l’ASP », c'est-à-dire à « ton organisation » (je pense que la traduction n’avait rien de grammaticale mais était « culturelle »).

En sortant, Jacques qui devait se remémorer tous mes impairs de protocole, et a conclus en aparté en me disant « les deux cultures sont vraiment très différentes ». Je ne sait plus. Il a peut-être dit « trop différentes ».

Trois autres bonnes nouvelles à propos de cette rencontre :
1) La couverture médiatique de l’ISF et des rencontres Echecs-Shogi a été très bonne : voici trois articles de l’Asahi Shimbun (découpés par Kitao-san) et deux pages dans Shukan Shogi. C’est vraiment excellent pour tout le monde !
2) En discutant autours des problèmes du Shogi Shukan, j’ai été d’une nullité crasse, alors que Jacques survolait les problèmes. Jacques n’est pas seulement un extraordinaire joueur d’Echecs, c’est peut-être aussi le meilleur joueur de Shogi Français.
3) « Notre » Manabu prévoit de revenir un court séjour en France fin mars. Je lui ai dit que cela nous ferait très plaisir s’il nous passait les dates en avance pour qu’on organise un petit tournoi où il pourrait participer.

Passage éclair à la Shogi Kaikan

Je suis allé jouer un peu le soir à la Shogi Kaikan (l’immeuble de la NSR à Sendagaya, qui comprend un club pour amateurs au 1er étage) et ai vraiment passé du bon temps, ainsi que mes adversaires, que ce soient des gamins ou des personnes plus âgées (ils ont souvent gagné contre moi à l’arrachée). En jeu rapide, comme ce qui se pratique là-bas, mon niveau est de 1er Kyu, pas plus.

Pour ceux qui ne connaissent pas le système de la Shogi Kaikan, on vient et on paie 10 euros la séance, en donnant comme informations son nom et son grade. Ensuite deux préposés font les appariements et on joue à égalité avec les joueurs de son niveau s’il y en a, ou à handicap contres des joueurs plus forts ou plus faibles. Ce sont de beaux jeux en bois et il n’y a pas de pendule. Il y a des petits cadeaux en vitrine, pour que les personnes ayant passé la journée au club et s’étant bien débrouillés ne repartent pas sans rien.

Pour mémoire, le système de grades est le suivant. On n’est jamais rétrogradé et on passe au grade suivant si on gagne soit un certain nombre de parties à la suite, soit si on gagne un certain nombre de parties dans une série plus longue de parties consécutives :
-10~15 kyu : promo si 3 victoires consécutives
- 5~9 kyu : promotion si 5 victoires consécutives ou 8 victoires + 2 défaites
- 1~4 kyu : si 7 victoires consécutives ou 10 victoires + 2 défaites
- 1er Dan : si 8 victoires consécutives ou 13 victoires + 2 défaites
- 2e Dan : si 10 victoires consécutives ou 14 victoires + 2 défaites
- 3e Dan : si 12 victoires consécutives ou 15 victoires + 2 défaites
- 4e Dan : si 15 victoires consécutives ou 18 victoires + 2 défaites
- 5e Dan : si 18 victoires consécutives ou 24 victoires + 2 défaites
- 6e Dan : si 25 victoires consécutives ou 35 victoires + 2 défaites

On voit que ça devient difficile de progresser aux forts niveaux ! S’il n’y a pas de joueur du même niveau disponible les handicaps sont les suivants :
- écart de 1 grade : le joueur « faible » est Sente
- écart de 2 grades : handicap Lance
- écart de 3 grades : handicap Fou
- écart de 4 grades : handicap Tour
- écart de 5 grades : handicap Tour+Lance
- écart de 6 ou 7 grades : handicap Tour + Fou
- écart de 8 ou 9 grades : handicap 4 Pièces
- écart de 10 grades : handicap 6 Pièces

Bon, c’était très populaire et très sympa.

Merci de ce compte rendu
ça ne doit pas être facile de connaitre tous les protocoles japonais. Il est bien de souligner que notre culture n'est vraiment pas pareille.

shogiban a écrit:J’ai terminé il y a deux semaines un séjour professionnel au Japon, pendant lequel j’ai pu être un peu en contact avec le monde du Shogi durant le week-end.

Courses pour le Shogi

J’ai fait des achats persos et pour la Fédé par internet et lorsque j’ai vu la pile de cartons dans ma chambre d'hotel j’ai cru que je n’allais pas m’en sortir (pendules, shogi Kumon, plateaux vinyle, présentoirs à pièces, argh…). Je suis allé en expédier pour Fabien (19 jeux Kumon) à la Poste centrale de Tokyo (la seule ouverte... et qui avait déménagée... argh...) en étant chargé comme une mule et j’ai fait la suite de mon voyage professionnel en étant moi-même chargé comme un désespéré. J'ai 5 pendules que je peux revendre à des clubs ou à des "fans" (il y aura un second sujet à ce propos).

Rencontre avec l’ISPS et Jacques PINEAU

6 membres de l’ISPS dont son président, et Jacques, et Manabu (ex ASP), et Kitao sont venus me rendre visite dimanche midi dans mon Hotel à Tokyo pour que l’on mange ensemble en parlant de la France, du Shogi et de l’ISF.

C’était assez protocolaire et une bonne partie des participants dont le Président de l’ISPS ne parlaient pas anglais. Ils sont très contents du goût français pour la culture japonaise (qu’ils qualifient de nouvel orientalisme, après celui du début du siècle), et de tout ce qui est fait pour la diffusion du Shogi en France et de l’ISF.

J’ai du commettre une bonne centaine d’erreurs de protocole, en rendant plus hommage à Jacques qu’à l’ISPS, en ne parlant pas assez au Chef ou en distribuant les petits cadeaux dans un sens non hiérarchique… et même comme cela cette immersion dans ce monde traditionnel japonais a été épuisant pour moi.

Ils m’on payé ma part du repas (alors que je pouvais émarger « grave » sur notes de frais) et ont offert à l’ASP un jeu « One piece » : le jeu de Shogi avec des caractères de Manga. A ce propos j’ai particulièrement apprécié la traduction par Jacques : alors que j’entendais très clairement dans un mélange d’anglais et de japonais qu’ils me donnaient « personnellement » ce jeu (prononcé plusieurs fois), Jacques a clairement traduit qu’il était offert « à l’ASP », c'est-à-dire à « ton organisation » (je pense que la traduction n’avait rien de grammaticale mais était « culturelle »).

En sortant, Jacques qui devait se remémorer tous mes impairs de protocole, et a conclus en aparté en me disant « les deux cultures sont vraiment très différentes ». Je ne sait plus. Il a peut-être dit « trop différentes ».

Trois autres bonnes nouvelles à propos de cette rencontre :
1) La couverture médiatique de l’ISF et des rencontres Echecs-Shogi a été très bonne : voici trois articles de l’Asahi Shimbun (découpés par Kitao-san) et deux pages dans Shukan Shogi. C’est vraiment excellent pour tout le monde !
2) En discutant autours des problèmes du Shogi Shukan, j’ai été d’une nullité crasse, alors que Jacques survolait les problèmes. Jacques n’est pas seulement un extraordinaire joueur d’Echecs, c’est peut-être aussi le meilleur joueur de Shogi Français.
3) « Notre » Manabu prévoit de revenir un court séjour en France fin mars. Je lui ai dit que cela nous ferait très plaisir s’il nous passait les dates en avance pour qu’on organise un petit tournoi où il pourrait participer.

Passage éclair à la Shogi Kaikan

Je suis allé jouer un peu le soir à la Shogi Kaikan (l’immeuble de la NSR à Sendagaya, qui comprend un club pour amateurs au 1er étage) et ai vraiment passé du bon temps, ainsi que mes adversaires, que ce soient des gamins ou des personnes plus âgées (ils ont souvent gagné contre moi à l’arrachée). En jeu rapide, comme ce qui se pratique là-bas, mon niveau est de 1er Kyu, pas plus.

Pour ceux qui ne connaissent pas le système de la Shogi Kaikan, on vient et on paie 10 euros la séance, en donnant comme informations son nom et son grade. Ensuite deux préposés font les appariements et on joue à égalité avec les joueurs de son niveau s’il y en a, ou à handicap contres des joueurs plus forts ou plus faibles. Ce sont de beaux jeux en bois et il n’y a pas de pendule. Il y a des petits cadeaux en vitrine, pour que les personnes ayant passé la journée au club et s’étant bien débrouillés ne repartent pas sans rien.

Pour mémoire, le système de grades est le suivant. On n’est jamais rétrogradé et on passe au grade suivant si on gagne soit un certain nombre de parties à la suite, soit si on gagne un certain nombre de parties dans une série plus longue de parties consécutives :
-10~15 kyu : promo si 3 victoires consécutives
- 5~9 kyu : promotion si 5 victoires consécutives ou 8 victoires + 2 défaites
- 1~4 kyu : si 7 victoires consécutives ou 10 victoires + 2 défaites
- 1er Dan : si 8 victoires consécutives ou 13 victoires + 2 défaites
- 2e Dan : si 10 victoires consécutives ou 14 victoires + 2 défaites
- 3e Dan : si 12 victoires consécutives ou 15 victoires + 2 défaites
- 4e Dan : si 15 victoires consécutives ou 18 victoires + 2 défaites
- 5e Dan : si 18 victoires consécutives ou 24 victoires + 2 défaites
- 6e Dan : si 25 victoires consécutives ou 35 victoires + 2 défaites

On voit que ça devient difficile de progresser aux forts niveaux ! S’il n’y a pas de joueur du même niveau disponible les handicaps sont les suivants :
- écart de 1 grade : le joueur « faible » est Sente
- écart de 2 grades : handicap Lance
- écart de 3 grades : handicap Fou
- écart de 4 grades : handicap Tour
- écart de 5 grades : handicap Tour+Lance
- écart de 6 ou 7 grades : handicap Tour + Fou
- écart de 8 ou 9 grades : handicap 4 Pièces
- écart de 10 grades : handicap 6 Pièces

Bon, c’était très populaire et très sympa.

Bonjour Shogiban!

Je voulais te remercier pour ton compte rendu:hé oui! tu m'as donné un certains nombre d'élement interessant pour mon projet d'histoire dont celui du [b]Shogi Kaikan (l’immeuble de la NSR à Sendagaya, qui comprend un club pour amateurs au 1er étage) je retiens!

merci beaucoup

Le système de promotion et d'handicap est légèrement différent à la shogi kaikan d'Osaka.
http://www.kansai-shogi.com/club/SyoudanSyoukyuu.html
Par exemple, là-bas, pour être promu de 1dan à 2dan il faut 9 victoires d'affilées ou 12 victoires et 2 défaites max (exemple pris au hasard).

La plupart des clubs ont leur propre système de promotion.

Il y a quelques temps, j'avais proposé au président de l'ASP d'instaurer le même système à Paris. Chaque joueur aurait indiqué en arrivant si il souhaitait :
- être appareillé par le responsable et jouer des parties gradantes
ou bien
- simplement jouer des parties libres comme ça se fait actuellement.

Ca aurait permis de satisfaire à la fois les joueurs qui jouent sérieusement et veulent des objectifs à atteindre et ceux qui jouent en privilègiant la socialisation. Tout le monde peut être l'un ou l'autre selon l'humeur bien sur

A l'époque, il n'y avait pas beaucoup de joueurs mais je pense que ça aurait quand même fonctionné.

Ce système de fonctionnement (classant ou fun) est très intéressant pour un club de shogi pur. Après, il faut qu'il y ait suffisament de monde et une échelle relativement étalé pour que cela soit intéressant (si tout le monde est trop fort ou trop nul pour un nouveau venu, ce n'est pas drôle).

À étudier pour le futur club d'Angers…